Les combustibles synthétiques : une mobilité climatiquement neutre grâce aux e-carburants ?
07/09/2020Laisser la voiture à la maison, passer à la bicyclette ou aux transports publics locaux, peut-être même essayer le covoiturage : quiconque s'intéresse à une mobilité respectueuse de l'environnement a le choix entre plusieurs options. Mais c'est surtout l'électromobilité, de l'avis de nombreux experts des milieux industriels et politiques, qui devrait contribuer à ralentir le changement climatique et à en atténuer les conséquences.
Les voitures électriques promettent une nouvelle forme de mobilité respectueuse du climat, à condition qu'elles soient fabriquées et utilisées avec de l'électricité provenant d'énergies renouvelables. Cependant, il reste des défis à relever si l'on veut que la voiture électrique à batterie (BEV) l'emporte un jour.
L'infrastructure des stations de recharge doit être développée et étendue davantage dans la plupart des pays. Même la production des piles laisse derrière elle encore aujourd'hui une empreinte écologique certaine.
Avec leurs moteurs électriques relativement simples, les voitures BEV (pour Battery Electric Vehicle) nécessitent globalement beaucoup moins d'entretien que les voitures classiques à moteur thermique. Par conséquent, les experts s'attendent à une réduction du volume de travail dans les ateliers de la réparation automobile et, dans la foulée, aussi à une baisse du chiffre d'affaires des ateliers si des composants tels que les transmissions ou les systèmes d'échappement ne sont plus nécessaires et qu'il n'y a donc plus lieu de les entretenir.
Un carburant climatiquement neutre
Les e-carburants, aussi appelés e-fuels – des combustibles synthétiques produits avec de l'électricité provenant à 100 % d'énergies renouvelables – semblent être une alternative possible ici. Dans ce processus, l'hydrogène est tout d'abord obtenu par l'électrolyse de l'eau – à l'aide d'électricité renouvelable. Par la suite, du dioxyde de carbone (CO2) est ajouté à cet hydrogène produit de manière durable dans un processus chimique. Ce dioxyde de carbone est prélevé dans l'air et/ou obtenu à partir de certains types de déchets issus de processus industriels. La combustion ne produit que la quantité de CO2 prélevée dans l'environnement lors de la production – soit un carburant climatiquement neutre. Ces procédés sont dénommés "Power-to-Liquid" ou "Power-to-Gas", selon qu'ils produisent des combustibles liquides (PTL) ou gazeux (PTG). Cependant, même la production des matières premières nécessaires à la fabrication de ces produits continue de polluer l'environnement.
L'avantage : les e-carburants pourraient théoriquement être utilisés dans les véhicules à propulsion conventionnelle et pourraient alors rendre leur technologie de combustion neutre en CO2. Ils pourraient également être proposés via le réseau existant de stations-service pour le diesel et l'essence – de sorte que l'on pourrait alors se passer de devoir construire de nouvelles infrastructures.
Illustration : les véhicules pourront-ils à l'avenir être propulsés avec de l'e-carburant, ce qui les rendrait climatiquement neutres ?
Illustration : les e-carburants sont-ils la solution idéale pour une mobilité climatiquement neutre ?
E-fuels ou e-carburants : une technologie à fort potentiel – mais une technologie qui offre plein de possibilités en matière d'optimisation et de développement.
Cependant, l'efficience énergétique de ces carburants "verts" n'est actuellement que d'environ 13 % en raison de la complexité du processus de production. Par rapport au moteur diesel (efficience jusqu'à environ 45 %) et au moteur à essence (jusqu'à environ 30 %) – mais surtout par rapport au moteur électrique (efficience de 90 %), les insuffisances technologiques sont, pour l'instant, encore trop importantes.
De plus, les e-carburants sont actuellement encore très coûteux. Les experts estiment qu'en Allemagne le prix serait de 4,50 euros par litre. Faisons un petit retour en arrière : la situation était assez similaire avec les voitures électriques propulsées par des batteries : en 2013, par exemple, le prix des batteries lithium-ion était encore de 400 euros par kWh et, six ans plus tard, il n'était plus que d'environ un quart de ce montant.
Un autre problème est que, dans la plupart des pays, il y a une pénurie de sources d'énergie renouvelables suffisantes et aussi de capacités pour produire des e-carburants pour un marché de masse. Du moins pour l'instant. À moyen terme, les e-carburants alimentant les véhicules dotés d'un groupe motopropulseur conventionnel pourraient circuler parallèlement aux voitures BEV et aux voitures à pile à combustible. Le mélange d'e-carburants avec des combustibles fossiles est également une option envisageable. Et parmi toutes ces possibilités, la plupart des experts s'accordent sur un point : dans un avenir prévisible, ce ne sera pas seulement la seule technologie qui assurera une mobilité climatiquement neutre, mais un amalgame de technologies multiples. Et les e-carburants pourraient très bien être une autre de ces options passionnantes.
